J’ai passé la nuit bien au chaud, mais le réveil était glacial avec un vent fort (heureusement au niveau de la cassure de relief et pas dans le sous-bois) et de l’humidité lié à de la brume. Ce n’est pas la même histoire qu’hier pour de petit déjeuner et le démontage de la tente, que je replie bien humide. Heureusement par rapport à mes précédents bivouacs, je n’ai plus l’encombrant matelas rigide accroché sous le sac et la tente à l’intérieur, mais un matelas gonflable tout aussi léger, beaucoup plus isolant (Rvalue =7 alors que l’autre était à 2.7), à l’intérieur, et donc la tente qui peut être mouillée sous le sac. Au moins la vue est superbe avec cette brume aux milieux des hêtres.
Je suis un sentier puis une route qui descend jusqu’à Vessieux-en-Vercors. Il fait glacial, humide, avec du vent surtout quand j’arrive dans la dernière partie de plaine. Heureusement que je suis bien équipé, et je n’ai même pas sortie la doudoune (qui est d’ailleurs toujours neuve malgré ses kilomètres au fond du sac..)
Arrivée à Vessieux-en-Vercors, je trouve une boulangerie qui propose des cafés et des pâtisseries, je me pose donc pour 2 café chaud et un bon feuilletés amandes miel, au chaud. J’en profite pour envoyer quelques nouvelles et photos par mail, puisque ce site est tombé en panne (ce n’est pas un problème d’énergie dans la maison, j’ai les informations de la centrale électrique, mais le server WordPress/domotique doit encore être saturé). J’en profite pour discuter un peu avec le boulanger, qui me donne quelques informations sur l’état des sentiers de randonnée, et sur les sources présente dans la forêt communale de Die. Il me propose de remplir mes gourdes plutôt que de chercher de l’eau partout dans le village.
Une fois bien réchauffé, je reprends la route, sur le haut plateau. Petit loupé d’orientation à un carrefour, vite repéré avec le paysage qui ne correspond pas (je dois aller vers le Sud et j’ai les sommets du Malaval face à moi).
Les odeurs de terre et des cheminées réveille plein de sensation. Le petit cliquetis du petit porte-bonheur qui me suis sur mon sac depuis que je l’ai trouvé sur le chemin au départ de Modane est le seul son qui perce dans cette campagne.
Midi, je trouve une table pour le repas. Je mange les derniers œufs durs de ma poule, mais pas de sieste ce midi, il ne fait pas aussi froid que ce matin mais pas au point de faire la sieste. J’en profite aussi pour changer encore la fixation des raquettes, elle use le sac en frottant sur les coté. J’essaye à l’arrière, bien ficelé.
J’entre ensuite dans La forêt de résineux cette fois, ce qui change complétement l’ambiance. La fontaine du Lauset, qui ressemble plus à une vague source à moitié tarie. Je continue sans trop d’inquiétude, j’ai encore un peu de réserve.
J’arrive à la deuxième fontaine, celle du Plainte et sa baraque forestière, qui elle coule bien. Je prends de l’eau pour la soirée, et vais faire une visite de la baraque (enfin, c’est déjà bien grand !).
Y’a une cuisinière à Gaz, de la vaisselles, tables, armoires, un grenier d’au moins 30m² pour dormir. C’est plutôt propre, il doit même y avoir une (toute) petite installation électrique mais vu la taille du panneau solaire j’ai un doute. J’ai même trouvé un vrai bar avec des bouteilles même pas ouverte, sachant que la baraque est ouverte à tous.
Il est quand même trop tôt pour s’arrêter là (16h), et puis je n’ai pas de coup de cœur. Je continue donc ma route après un petit gouté fruit séché dont des mirabelles ou figues déshydraté du jardin de Concarneau ou de La Rochelle, ou des noisettes de la même provenance.
Après avoir quitté la route forestière juste après la fontaine, je monte tranquillement un sentier bordé de résineux sur une pente modéré, quand une ouverture se fait dans la pente. Un peu au-dessus du sentier, un bâtiment en bois de forme octogonale sur pilotis. En plus il n’est pas sur les cartes.
En ouvrant, c’est tout de suite le coup de cœur. L’intérieur est magnifique et chaleureux, tout en bois, avec une table et des bancs, un poêle à l’ancienne, et tout le reste est constitué d’un immense lit à étage en bois vernis. Quand je dis immense, la cabane est notée sur une affiche pour 15 personne, donc c’est 2x 8 places ! La charpente octogonale est visible, et donne de la hauteur. Il ne faut pas longtemps pour décider de rester passer la nuit ici, même si je n’ai marché que 20 minutes par rapport à la décision inverse plus bas.
Je me pose donc, étale la tente encore mouillée, et je récupère et coupe à la bonne taille du bois (une vraie scie ne serait pas un luxe dans ce type d’expédition) pour allumer un feu. En mettant du papier dans l’âtre, je me rends compte qu’il reste un fond de braise, d’où la chaleur ressentie en arrivant. Il devait y avoir du monde la nuit dernière. C’est d’ailleurs confirmé par la lecture du petit livre d’or plus tard dans la soirée. Dés que le feu à bien pris, je vais voir un peu plus loin pour trouver un peu de réseau meilleurs qu’autour du chalet, je suis d’après la carte à moins de 500m de la falaise. La vue avec les lumières de fin d’après-midi sur la vallée de la Drôme est grandiose. De jolie petites tache de nuages donnent du relief au ciel bleu crépuscule, et la brume de nuit naissant dans la vallée met un flou artistique mystérieux.
Au loin, on distingue la ville de Die, connu pour la clairette que je préférais au champagne pour les fêtes. J’y avais passé quelques jours l’été entre ma deuxième et ma troisième année d’ingénieurs, en 1998, avec Stéphane un copain de classe, que j’aimais sans retour, et qui y habitait. Après quelques photos et coups de fils, je retourne au chalet remettre du bois et préparer le repas au chaud.
Ces moments dans le chalet ave le poêle me rappel les 2 voyages que j’ai fais avec Maïté et Adrien, des amis des Glénans étudiant à l’époque, en randonnée raquette avec nuit dans des ‘cabins’ en Norvège. Par contre cette fois pas de sauna au feu de bois comme là-bas, ni de longue soirée jeux (ha les heures à jouer à Uno ou a Saboteur à la lueur des bougies)
