Cette nuit, j’ai eu un peu froid dans mon duvet, je me suis réveiller 2 ou 3 fois. Ça promet ; j’ai longuement hésité entre le duvet 10° confort décathlon et mon super duvet -5° confort en plume, mais 600g plus lourd. J’ai mon drap de soie en plus, mais j’ai peut-être fait le mauvais choix. On verra pour les prochaines nuits. Pourtant j’avais bien chaud le soir en me couchant.
Une fois le sac prêt, panneau solaire sur le dos et tee-shirt de la veille laver à la source, à 7h30, je pars. Il y a des nuages bas, qui enveloppe les nuages, c’est magnifique. Ce début de chemin, bien humide, est tapissé de petits crocus printanier bancs et d’autre violets. Partout, des anémones pulsatiles, des Renoncules de Küpfer, des Gentianes printanières bleus, des Primevères hirsutes roses, des Soldanelles violettes très découpées, des pensées en dégradé de violet, blanc ou jaune. Je ne m’attendais pas à une tel variété et une tel concentration de fleurs, C’est vraiment la bonne saison pour randonnée de ce point de vue-là. Je n’arrive même plus à éviter les crocus tellement il pousse partout, même sur le chemin.
Plus j’avance, plus les plaques de neige sont conséquentes, et je dois commencer à les contourner. il ne fait pas glacial, mais je met quand même la veste est le bonnet. Jusqu’au moment où elle devienne tellement grande que j’en perd le chemin, ne voyant plus la sortie. Avec le GPS, ce n’est à pas le plus grave : je suis obligé de passer dans la neige, et je m’enfonce jusqu’à la taille (surtout sur les bords des plaques, le milieu est bien gelé). Par chance les plaque ne présente pas de danger, il n’y a pas de risque qu’elles glissent. J’ai bien fait de prendre les rondelles à ajouter aux bâton de marche, sinon j’aurais galéré. Mais au bout d’un moment, mes chaussures commencent à se mouiller. Les premières petites marmottes au loin me motive. Et puis tout d’un coup, en avançant au petit bonheur la chance, je vois au loin une pancarte jaune qui m’indique je dois approcher du col. Parce que là, je n’avance pas vraiment vite dans la neige… Heureusement, le chemin s’aplatit un peu, et à l’approche du col de la vallée étroite, l’exposition est moins nord et le vent font qu’il y a moins de glace. Ils m’ont recompté des histoires les gens que j’ai croisé hier soir. Me chaussettes commençait à devenir humide ! Heureusement on n’a pas d’ampoules avec les chaussette moderne double peau.
Enfin arrivé au col, je vois un peu plus haut le refuge du Tabor, mais le chemin (500m ?) pour y arriver est complétement couvert de neige, donc je n’irais pas, ce n’est de toute façon pas sur le chemin direct vers le sud que j’ai décidé de prendre vu les ‘conditions’. Quand je pense qu’hier soir je réfléchissais à faire le tour du Tabor… En tous cas la vue est magnifique des 2 cotés, surtout avec les nuages qui sont toujours au niveaux des sommets par endroit.
Juste après le col, on est au sud, et à part 2 ou 3 petits plaques moins épaisse mais bien molle, que je franchis sans problème. Je croise 3 italiens, 2 jeune de 18/20 ans avec je suppose leur père, qui monte avec de gros sac, je les préviens de la suite. La pente de l’autre côté est faible, herbe rase d’alpage parmi le ruissellement d’eau, et même un mini lac. Comme on est exposé sud, c’est très fleuri, plus alpage qu’hier ou c’était plutôt sous-bois au nord.
Vers 11h30, j’arrive au bout de l’alpage haut, il y a une ‘marche’ avant une autre zone de vallée, cette fois boisé de mélèze. Je décide donc de m’arrêter pour manger, j’ai trouvé une roche ou je peux m’allonger style empereur romain avec une belle vue sur la vallée, avec au-dessus les parois en forme d’orgue géant.
Reprise de la descente cette fois un peu plus boiser, jusqu’à arriver dans une forêt de mélèze autour d’un torrent qui réunis tous les petits ruisseaux de fonte des glaces. Cela forme une petite cascade. C’est vraiment différent du versant nord coté Modane. J’arrive au pont de la Fonderie, et je croise un premier couple, puis d’autre, puis de plus en plus de monde. Effectivement, je commence à voir au loin quelques maisons isolées, puis un petit hameau : Les granges de la vallée étroites. Arrivé sur place, ce ne sont que des italiens dans le coin, ils ont dû prendre possession de ce coin (peut être historiquement c’était italien avant la seconde guerre mondial), et ont bien restauré ces vielles pierres. Le refuge du bas, le refuge Teze Alpini, est ouvert, tenu par 2 italiens. Je m’y arrête prendre un café et une délicieuse part de gâteau au chocolat. D’ailleurs je me rends compte que je n’ai vraiment pas pris beaucoup d’espèce pour m’arrêter dans des refuges ou de petites courses. A remédier.
Durent ma pause, je vois que le ciel s’assombris de plus en plus, donc je ne traine pas, il n’est que 15h20. J’hésite un peu, mais à pars monter vers le lac de Thures, il n’y a pas vraiment d’endroit où poser la tente, et c’est un peu tôt. Je commence donc la monter assez forte, mais rapidement le tonnerre gronde au loin, puis rapidement très proche. En plus il recommence à y avoir des plaques de neige sur le chemin. Et d’un coup, alors que le relief du chemin n’est pas du tout propice à poser la tente, c’est l’averse de grêle, violente, qui pique bien les bras et les mollets. Je redescends en courant vers un micro replat, pose le sac, prend la tente au fond du sac (je ne peux pas l’accrocher dessous le sac, il y a le matelas en Z trop gros pour mettre à l’intérieur, ce qui serait pourtant plus logique), la monte sous des trombes de glace qui tombe du ciel et couvre le sol de blanc en moins de 10 minutes. Le temps de monter la tente, tout est tremper, moi, mes vêtements, et une partie des affaires du sac qui n’était pas en sac congélation. Il y a même une mare d’eau dans la tentes, que j’éponge pendent que la grêle commence à être moins dense. Et tout cela sous le tonnerre qui reste à moins de 1,5km, juste en face là où il y avait les beaux orgues ce midi! une chance, le duvet, bien au fond du sac, est sec !
Aussi rapidement que c’était arrivé (enfin, en 30/45 minutes quoi), le ciel se fait moins menaçant. ? Sans avoir froids vu que je me suis bien agité, je ne vais pas passer la nuit là, surtout que je suis dans un creux, qui pourrais s’imbibé d’eau s’il repleut. Je prospecte donc plus haut, et en bordure de clairière, je trouve un bon coin. Je remonte alors tout le matériel, les sacs, les affaires que j’ai mis à sécher entre temps, et la tente toute monté (vive les petites tentes autoportantes !). Je me change avec des vêtements secs dans leurs sac zip de congélation. Comme un idiot, j’ai pris la pierre à feu que je n’ai pas tester, et je n’ai pas d’allumette. Avec beaucoup de patience, et l’aide d’un peu de l’alcool à bruler du réchauffe, je fais un feu dans le mini bruleur à bois. Il fume bien au début, mais me permet de faire chauffer de l’eau pour un thé puis un repas chaud et copieux. J’étends tous mes vêtement autours, il y a un peu de vent qui les fait sécher. Je vais aussi chercher de l’eau dans un ruisseau un peu plus haut, cela réchauffe, même si j’ai pris le risque que le feu s’éteigne. Je me couche tôt, avec une belle lumière en cette fin de journée d’aventure du néophyte de la montagne !
BILAN | Kilomètres | Dénivelé positif | Dénivelé négatif |
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Journée 2 | 14,39 km | 995 m | 1045 m |
Total | 23.91 km | 2550 m | 1425 m |